Article #3 Sport et Santé

La solidarité

Par Thierry Rousseaux, chargé de mission sport & santé

 

Au sein de notre communauté, la SOLIDARITE ne doit pas être uniquement qu’un mot ! Et parce que cela n’arrive pas qu’aux autres…

Si chacun d’entre nous apportait sa petite pierre à l’édifice de la solidarité en soutenant une action concrète destinée à aider des camarades blessés et leurs familles ? 

La solidarité, c’est quoi ?

Juste pour définir ce mot la tâche est ardue, tant il est de nos jours trop souvent dénaturé et utilisé avec abus à des fins souvent intéressées, mais surtout dans un contexte ressemblant à du marketing solidaire.

D’un point de vue étymologique, ce mot désigne un comportement in-solidum, c’est-à-dire que les destins d’au moins deux personnes se joignent. Il est généralement et très largement employé pour désigner une action généreuse ou bien intentionnée. Au sens plus philosophique, la solidarité est exercée sans discrimination de sexe, race, nationalité, religion ou affiliation politique. Elle devrait avoir pour seule finalité l’être humain dans le besoin.

La solidarité c’est l’adhésion circonstancielle à la cause ou à l’entreprise des autres. Etre solidaire est, dans sa substance, être avant tout désintéressé et ce sans avoir d’intentions cachées... car la véritable solidarité consiste à aider autrui sans recevoir quoi que ce soit en échange et idéalement sans que personne ne le sache.

La solidarité a désormais sa journée : en 2006, l'Assemblée générale des Nations Unies (ONU) a proclamé le 20 décembre de chaque année Journée internationale de la solidarité humaine (résolution A/RES/60/209) ! Pour en savoir plus,. Journée internationale de la solidarité humaine | Nations Unies

 

Comment être solidaire ?

Etre solidaire n’est pas toujours facile dans la société actuelle. D’autant plus que les sollicitations sont exponentielles (et cela ne va pas aller en diminuant !) avec une conjoncture de crise sanitaire, économique et sociale particulièrement compliquée, qui concentre la très grande majorité des discussions, préoccupations et craintes.

Dans ce contexte si particulier, au travers de ses femmes et de ses hommes dont le cœur de métier est (ne l’oublions jamais !) de protéger les personnes et les biens, notre institution est toujours engagée au quotidien dans ses missions essentielles. Cet engagement comporte des risques connus et acceptés par nos camarades de plus en plus souvent atteints physiquement et/ou psychiquement ; cela allant parfois jusqu’au sacrifice ultime ! Nous en avons été encore très récemment témoins suite au drame ayant coûté la vie à nos 3 camarades de la compagnie d’Ambert (sans oublier leur camarade blessé) lors de cette intervention, dans le Puy-de-Dôme en décembre dernier. A cette occasion, un élan de solidarité formidable a vu le jour comme très souvent dans de telles circonstances. Directement par un soutien humain de proximité, mais indirectement également par le biais de cagnottes. Les actions solidaires de ce type sont courantes dans notre institution et nous ne pouvons que nous en féliciter. La fraternité d’armes en est la voute et le chef, les camarades, la famille et les proches en sont ou devraient en être les piliers indispensables.

En complément à l’action institutionnelle qui déclenche au travers son action sociale au sens large, l’intervention ou l’appui de ses personnels ou services idoines, de nombreuses associations Loi 1901 ou organismes jouent également un rôle majeur dans cette chaine de solidarité et d’accompagnement à des moments bien spécifiques.

Ainsi pour la fondation Maison de la Gendarmerie et ses personnels, être solidaires c’est s’efforcer au mieux de faire vivre le triptyque « AIDER-ASSISTER-SECOURIR » au travers de l’ensemble de leurs actions au profit de l'ensemble des ressortissants. De manière concrète, pour accompagner la fondation dans son action, vous pouvez effectuer des dons ponctuels ou devenir souscripteur. Par ailleurs, la fondation intervient également pour favoriser les gestes ou actions de générosité (aide directe, soutien journalier, enveloppe, cagnotte…)  qui se déclenchent au niveau de l’entourage professionnel dans un premier temps et peuvent aller jusqu’à un élan de solidarité nationale, lors d'évènements qui touchent soit un ou des camarades, un ou des membres d’une famille, les logements ou infrastructures institutionnelles (caserne de St Martin Vésubie en oct. 2020/tempête Alex). Le dispositif de cagnottes en ligne mis à disposition de la communauté permet de collecter sans frais des fonds, qui seront intégralement reversés aux bénéficiaires.

 

Focus sur une action solidaire innovante "les bracelets solidaires".

Cette action a pour objectif de rassembler des fonds afin d’organiser des stages de reconstruction par le sport (Ad Refectio) en y accueillant des camarades blessés en service en compagnie de leurs familles nucléaires dans un de nos établissements situé en Aquitaine (Grand Crohot Océan -33-). Lancée en février 2020 lors de la 3ème journée nationale des phénix de la gendarmerie(1) et malheureusement ralentie par le contexte sanitaire, elle a pu générée malgré tout près de 2000 € de dons. Merci à toutes celles et ceux qui y ont été sensibles. Par ailleurs, des stages Ad Refectio sont prévus en 2021 : l’institution sait l’importance que revêtent ces stages et a décidé d’en reprogrammer trois en 2021 (avril, mai et juin) afin de pouvoir accompagner des familles qui en ont besoin. Une attention toute particulière sera bien entendu de mise sur l’organisation qui pourra nécessiter des adaptations.

Pour participer au financement de ces stages, l'opération bracelets solidaires vous permet d'acquérir par lot de 5, 10, 15 ou 20 bracelets en contrepartie d'un don libre. Pour accéder à l'opération bracelets solidaires : cliquez ici. A noter que pour des quantités au-delà de 20 bracelets, il convient, soit de souscrire à plusieurs lots jusqu’au nombre de bracelets voulus, soit de contacter directement le siège afin de fixer d’un commun accord la quantité souhaitée après envoi du don global. De fait, ce principe permet également de se mobiliser collectivement au niveau d’une unité ou entité par l’intermédiaire de dons globaux en sélectionnant un pack de bracelets. Charge à la personne se chargeant de faire l’interface avec la FMG de distribuer les bracelets aux donateurs dès réception de l’enveloppe ou du colis adressée par le siège.

 

Cet article n’a pas vocation de vous détourner de votre libre arbitre, mais de vous informer de manière globale sur la façon dont vous pouvez, si vous le souhaitez, être solidaires. Et pourquoi pas solidaires au bénéfice de stages de reconstruction des blessés et/ou des familles par le biais des activités physiques, sportives ou adaptées ? Pour mémoire, ces dispositifs sont reconnues officiellement depuis 2014 (protocole interministériels) au niveau des forces armées et 2017 au niveau de la gendarmerie nationale, qui depuis cette date bénéficie d’une capacité d’organisation réelle et autonome (N.E n°59591 du 24/07/2017 – clt 32.09). Cette évolution dans la prise en charge, avec ce « nouvel outil » thérapeutique qu’est le sport, au profit de celles et ceux de nos camarades ayant perdu une partie de leur intégrité physique et/ou psychique dans l’exercice de leurs missions est totalement intégrée dans cette maxime «La reconnaissance du sacrifice consenti ». Et c’est cette même reconnaissance qui renforcera le sentiment d’appartenance ! Etre solidaire c’est aussi être solidaire "du quotidien" : donner un peu de son temps à son voisin, faire tout simplement attention à autrui, l’écouter, parfois relayer les problèmes qu’il peut rencontrer.

 

Ensemble, nous serons plus forts ! 

 

(1) Tous personnels ayant contracté une blessure ou une maladie imputable au service et s’engageant volontairement à se reconstruire en participant à une action de reconstruction par le sport (validée par l’institution) intégrée à son parcours de santé et de soins devient un PHENIX et intègre de fait le collectif des phénix de la gendarmerie nationale. Ce collectif qui pour certains s’apparente à une seconde famille tellement les liens et relations qui s’y tissent entre blessés peuvent être riches et favoriser la résilience.