Cette idée s’est transformée en axe sous l’impulsion forte du DPM dans le cadre de la transformation RH. « Le premier volet concerne le soutien aux aidants familiaux, le second sera davantage centré sur l’accompagnement des blessés, en y intégrant l'approche et les outils utilisés dans le milieu du handicap ».
Travaillant sur le sujet depuis maintenant un an, un plan d’action concernant les aidants a été mis en place depuis février avec notamment un guide de l’aidant et un réseau de Pair-Aidance (les « Expairs ») : « les premières mesures prises sont presque des mesures d’urgence. Le dispositif va évoluer et s’enrichir au fur et à mesure des rencontres en interne et en externe ». Sur le volet des blessés, « la conceptualisation du dispositif, explique G. Charle, se fait par le biais d’une recherche appelant une transcription opérationnelle ».
Le réseau de Pair-Aidance regroupe une soixantaine de profils concernant à peu près toutes les catégories de handicap. « Notre objectif est de valoriser les expériences de vie et savoirs acquis et de les mettre à disposition des camarades qui sont au début du parcours d’accompagnement d’un membre de la famille en situation de handicap ». Pour ce qui est du forum, disponible sur la plateforme interne « ResoGend », G. Charle le situe plutôt comme un réseau de solidarité (par exemple un lieu où les aidants peuvent échanger du matériel ou rompre l’isolement), mais aussi d'échanges collectifs favorisant l'émergence de suggestions et bonnes pratiques, voire un lieu de conception participative des mesures, par et pour les personnes concernées.
L’idée de G. Charle est de sensibiliser toute la communauté gendarmerie au profil des aidants « surtout au niveau de la hiérarchie. Il faut comprendre que si un personnel, aidant familial, a besoin de son après-midi en urgence, c’est qu’il n’a pas eu le choix et que le phénomène peut se reproduire régulièrement ».
Aujourd’hui, G. Charle a identifié 1500 parents d’enfants handicapés et « nous sommes loin du compte ». Il aimerait que la situation d’aidant soit reconnue de façon à permettre aussi à ces personnels d’avoir la même chance de carrière que les autres.
En attendant, des mesures sont prises en faveur du répit des aidants. « Les familles concernées ne partent plus en vacances et ne peuvent plus jamais sortir de leur contrainte d’aidants ». Ainsi, des séjours commencent à voir le jour. C’est le cas des offres de séjours proposées par la Fondation Maison de la Gendarmerie sur son site de Roquefort-la-Bédoule, qui offre les prestations d’un aidant professionnel le temps d’un moment de respiration.